En octobre 1765, Montréal se trouve dans une période de transition majeure marquée par l'arrivée définitive de l'administration britannique après la Conquête de 1760 et le Traité de Paris de 1763. Dans ce climat, la nouvelle autorité cherche à établir un contrôle administratif approfondi sur la population locale. Les autorités britanniques, notamment par le biais de leurs représentants – dans ce cas, le Justice of the Peace du district – ont entrepris de dresser un inventaire précis des habitants. Ce recensement visait en particulier à relever les résidents protestants, une minorité dans une région historiquement dominée par la population catholique, afin de mieux organiser la fiscalité, la représentation et les mesures de gouvernance adaptées aux besoins du nouveau régime colonial. CLe document est un registre officiel qui compile les informations relatives aux têtes de ménage appartenant à la communauté protestante dans le district de Montréal. Réalisé par le Justice of the peace, ce recensement consigne de manière succincte mais précise les noms et, possiblement, quelques renseignements démographiques essentiels sur ces habitants. Ce rapport constituait un outil administratif crucial pour le gouvernement britannique, permettant d'évaluer la répartition et la situation de la population protestante et d'orienter les politiques fiscales et sociales.