En 1765, la colonie, récemment passée sous domination britannique suite à la Conquête de 1760 et au Traité de Paris de 1763, entame une phase de réorganisation administrative. Dans ce climat de transition, l'administration britannique cherche à établir un contrôle précis sur le territoire et sa population. La région regroupant Montréal et Trois-Rivières, malgré ses racines profondément françaises, devait désormais être intégrée dans un nouveau système de gestion et de fiscalisation. Ainsi, le recensement de 1765, réalisé pour les gouvernements de Montréal et des Trois-Rivières, répond à la nécessité de dresser un inventaire démographique détaillé afin d’optimiser la répartition des ressources, la perception des impôts et la mise en place de mesures de contrôle adaptées à ce contexte de transformation institutionnelle. Le document constitue une synthèse des informations collectées sur la population résidant dans ces deux zones administratives. Il répertorie, de manière succinte, les têtes de ménages et, parfois, d'autres données essentielles telles que la composition familiale et les caractéristiques socio-économiques. En rassemblant ces données, l'administration visait à instaurer un système de gouvernance plus centralisé et structuré, s'appuyant à la fois sur des traditions locales issues du passé français et sur les exigences de la nouvelle politique britannique.