En 1668, la Nouvelle‑France était encore en pleine phase de consolidation. Sous l’impulsion de la Couronne française et dans le cadre de la centralisation de l’administration coloniale, il devenait essentiel de disposer d’une évaluation rapide et fiable des ressources et du peuplement du territoire. À cette période, les autorités cherchaient à mieux organiser la collectivité pour favoriser le développement économique, optimiser l’exploitation des terres et assurer un contrôle fiscal efficace. Le recensement sommaire de 1668 s’inscrit dans ces démarches administratives, visant à donner une vision d’ensemble de la colonie en s’appuyant sur des données agrégées plutôt que sur une liste nominative détaillée Le recensement de 1668 se présente comme un document synthétique qui regroupe l’état général de la colonie. Il offre d’une part une vision globale de la population en fournissant des données agrégées sur le nombre d’habitants, adultes et enfants, recensés par secteur ou paroisse, permettant ainsi aux administrateurs d’apprécier l’ampleur de l’implantation des colons sans entrer dans les détails individuels. D’autre part, ce document recense l’état des terres, la production des récoltes et les effectifs de bestiaux, autant d’éléments essentiels pour évaluer le potentiel agricole et l’économie de la colonie. Enfin, bien que moins détaillé qu’un recensement nominatif, il offrait aux autorités une vision immédiate de la situation, facilitant les décisions en matière d’investissement, d’attribution des terres et de mise en place d’un système fiscal adapté.